Légende n°13 : Un joli petit monde

1.

Notre monde a ses règles, ses lois, ses limites. Il répond à des lois physiques immuables. C’est une boule qui tournoie dans l’espace. De tout temps, les hommes ont essayé de repousser ses limites au prix d’efforts extraordinaires en faisant preuve d’un génie tout aussi extraordinaire. Maintenant il essaie de sortir de sa boule et de conquérir l’espace. Chimère ? L’avenir le dira. Peut-être qu’un jour il sera sur une autre planète et reviendra sur Terre découvrir les choses merveilleuses qu’il côtoyait sans les voir depuis des millénaires.

Et moi, sur mon rocher, dans ma montagne, je continuerai à les voir s’agiter, à courir dans toutes les directions, à s’entredéchirer pour des futilités.

Je ne sais ce qui m’arrive aujourd’hui, mais je me sens las, fatigué, envie de ne rien faire. Pourtant, si j’en crois ma mémoire, cela fait plus de 100 ans que je n’ai pas rendu visite à Damos. Oui, vous avez gagné, c’est bien moi Abrahanus dont la mission est de veiller sur tous ces petits mondes cachés autour du notre. Je l’ai toujours fait avec plaisir depuis plus de 2000 ans, mais aujourd’hui, je voudrais rester ici sur mon rocher à ne rien faire. Pourtant le devoir m’appelle, sinon, Il me rappellera et croyez-moi, Il a beau être bon, si on n’accomplit pas sa tâche, Il devient très sévère.

Je lève avec regrets, ma grande carcasse millénaire face au voile invisible qui cache Damos. D’un geste je l’efface. La montagne disparaît et me voici dans une grande plaine verte, bordée de collines arborées. Un sentier tapissé de graviers blancs mène au village à flanc de coteaux que je vois devant moi, ceinturé d’arbres et de bosquets. Deux jeunes biches semblent avoir décidé de m’accompagner et gambadent autour de moi. Tout semble calme, tel que j’avais laissé le village lors de ma dernière visite. J’avance lentement à la fois heureux de retrouver ce peuple si chaleureux et à la fois méfiant car plus d’une fois, mes visites impromptues dans ces mondes parallèles m’ont réservé de fort désagréables surprises. Avouons le franchement, ces cas furent très rares. J’approche du village et déjà de jeunes enfants viennent à ma rencontre. Peut-il y avoir meilleur présage qu’une nuée d’enfants venant vous accueillir ? Ils me demandent qui je suis, comment je m’appelle, ce que je viens faire. Ils semblent très impressionnés par ma grande taille. Il faut vous dire que les damiens sont petits, le plus grand ne dépasse pas 1 mètre50. Ils ont une tête ronde, toute rose avec un gros nez et des oreilles pointues, ils rappellent un peu les petits cochons de notre Terre. Des adultes sortent de leur maison et me saluent, puis on m’introduit dans la maison du roi. Oh ! Rien d’un palais, une maison un peu plus grande que les autres. Je suis heureux de constater que Fémur est toujours vivant. Il me reçoit avec beaucoup d’empressement et de chaleur.

- Bienvenue parmi nous Abrahanus, me fit-il en m’attirant contre lui.

- Paix à toi et à ton peuple, vénérable Fémur.

Plusieurs hommes partirent aussitôt en courant chercher la table un plus haute que les autres et le siège qui m’étaient réservés.

- Je suis heureux de te revoir Abrahanus, je commence à me faire vieux et dans quelques années je vais céder le trône à mon fils aîné Rosario. Je vais fêter mes 250 ans dans quelques jours. Tes visites se font rares.

- Je sais, j’ai beaucoup de monde à visiter et mon maître refuse de me donner un assistant.

- Je le comprends, nul mieux que toi ne peux résoudre les problèmes.

- Détrompe toi, je ne résous pas tout et ces derniers temps, j’ai bien failli échouer à plusieurs endroits et me retrouver enfermé. Il existe encore des démons puissants aux pouvoirs supérieurs aux miens.

Une jeune fille arrivait portant un plateau avec des boissons, suivie d’une femme plus âgée aux bras chargés d’un panier de fruits.

- Mon épouse Athéa que tu connais et ma fille Nymphe.

J’embrassai les deux femmes et repris place dans mon fauteuil.

- As-tu des problèmes graves à me signaler, vénérable Fémur ?

- Non, aucun, répondit-il sans hésiter.

- Les récoltes ?

- Ca va. Nous avons agrandi la retenue d’eau sur la colline ce qui nous met à l’abri des plus sévères sécheresses.

- Les relations avec tes voisins les Mérinos ?

- Ca va, on a bien eu quelques petits ennuis mais nous avons signé un traité et depuis les choses sont rentrées dans l’ordre. Ceci dit, ce soir nous allons fêter ta visite. Je vais inviter les notables du village et leurs familles et prévoir quelques divertissements. En attendant, si tu le veux bien, je vais demander à mon fils de te faire visiter notre domaine, Athéa et Nymphe t’accompagneront.

Ma petite allusion à de jolis petits cochons roses pouvait s’expliquer. Hommes et femmes déambulaient torses nus. Les femmes possédaient quatre petits seins, non pas disposés horizontalement mais verticalement comme chez ces animaux. Les femmes portaient de petits pagnes aux couleurs chatoyantes alors que ceux des hommes faits de tissus plus solides étaient en général sombres agrémentés de quelques couleurs vives. Dans l’ensemble, je les trouvais tous très mignons. Rosario nous rejoignait en courant. Sa foulée était longue, souple, très harmonieuse. La nouvelle de ma visite s’était répandue comme une traînée de poudre et le village s’animait pour voir le grand Abrahanus. On me gratifiait de sourires de gestes amicaux. Décidément un peuple accueillant, chaleureux d’une simplicité remarquable. Rosario me montra les champs de manioc et de blé et les vergers produisant de nombreuses variétés de fruits. Je découvris le néronier dont les fruits donnaient cette boisson délicieuse qui m’avait été servie au goût rappelant à la fois la framboise et l’ananas.

De petits canaux équipés d’écluses jalonnaient les champs cultivés. Des bassins et de petits ponts y avaient étaient aménagés donnant à l’ensemble une touche pittoresque de parc floral.

- Plus loin, là-bas, dans la partie marécageuse, nous cultivons le riz, m’expliqua Rosario, c’est la base de notre alimentation. Nous avons augmenté la capacité de débit de nos canaux depuis que nous avons agrandi nos réserves, bien au dessus des prévisions les plus pessimistes..

En somme tout se présentait parfaitement bien chez mes amis Damiens et je projetais déjà de raccourcir mon séjour.

Nous approchions du jardin des orchidées lorsqu’un petit nuage de poussière à l’horizon attira mon attention. Souple comme un félin Rosario grimpa sur un arbre pour mieux observer. Il redescendit précipitamment et me poussa dans la serre.

- Que se passe-t-il Rosario ? demandai-je à la fois inquiet par son attitude et courroucé par les assurances que m’avaient données son père.

- Ce sont des Mérinos.

- Et alors ? Ton père m’a dit que vous viviez en bonne intelligence avec eux. Pourquoi me cacher ?

- C’est exact, mais je préfère qu’ils ne sachent pas que vous êtes là.

- Ce n’est pas à toi à en décider mais à moi et je n’aime pas qu’on prenne des décisions à ma place.

Je n’étais pas dupe, j’avais remarqué l’inquiétude qui se lisait sur le visage des deux femmes. La moutarde commençait à me monter au nez. J’ai horreur qu’on me raconte des sornettes. Les cavaliers venaient droit sur le village, leur route passait près de la serre. Rosario insistait pour que je me dissimule, ce que je fis à contre cœur. Montés sur leurs lourds Aurock plus près du bison que du cheval ils défilèrent sous mes yeux. Ils étaient une dizaine. Je me retournai sur Rosario.

- Mais ces hommes sont armés ! J’ai vu des arcs et des sabres. Et de plus ils sont casqués, bottés. Que signifie tout ça ?

Rosario baissait la tête, le rose de son visage avait viré au rouge.

- C’est conforme au traité. Eux sont armés et nous pas. C’est comme ça.

- Ce sont eux qui font la loi chez vous ?

- Absolument pas. Nous sommes libres de vivre comme bon nous semble.

Qu’on raconte ça à d’autres, mais pas à moi. Cette situation cachait quelque chose d’anormal et j’avais fermement l’intention de tirer ça au clair. Si les Mérinos n’avaient pas de mauvaises intentions, pourquoi et en quoi ma visite pouvait-elle les gêner ?

Le soir nous étions une trentaine de personnes à festoyer. Fémur m’offrait un dîner royal. La grande salle était décorée de banderoles de bouquets de fleurs où les orchidées flamboyaient de couleurs chatoyantes. Sur une estrade un orchestre jouait une musique douce et les invités avaient revêtu leurs plus beaux atours. Je les trouvais tous adorables. Je n’avais pas oublié la gentillesse qui habitait ces êtres affables, mais ce soir j’étais ému plus que de coutume. Néanmoins, ils avaient beau m’entourer de mille bonnes attentions, je sentais que quelque chose clochait, mais je n’arrivais pas à déterminer quoi. On me cachait quelque chose. Ceux qui me connaissent savent qu’il ne faut jamais rien me cacher car je finis toujours par le découvrir et je deviens vite de mauvaise humeur.

Nous en étions au dessert et mon regard errait sur le personnel de service déposant devant nous de petites assiettes en raphia emplies de glaces odorantes et colorées. Il y avait quelques jeunes gens et le reste du personnel se composait de femmes mûres ou âgées. Dans mon esprit défila aussitôt les images de mon précédent passage et je revis ces gracieuse jeunes filles dans leurs tu-tu colorés, légères et souriantes voletant autour de nous, comme de jolis papillons.

La révélation explosa dans ma tête. Depuis mon arrivée, je n’avais vu qu’une seule jeune fille : Nymphe la fille de Fémur. Je découvrais enfin ce qui me tourmentait inconsciemment. En effet, autour de moi, parmi les invités, quelques jeunes gens mais pas de jeunes filles. Je me penchai vers le petit roi assis à ma droite.

- Dis moi, vénérable Fémur, où sont passées les jeunes filles de ton royaume, je n’ai pour l’instant aperçu que ta gracieuse fille ?

Le visage de Fémur s’empourpra, il baissa le tête sur son assiette. Je me tournai vers Athéa assise à ma gauche et renouvelai ma question à plus haute voix afin que tous entendent. Je voyais les visages se creuser alors qu’un lourd malaise s’installait autour de moi.

- Je vous ai posé une question. J’attends la réponse. Je veux savoir et je saurai. Pour la dernière fois, je vous demande où sont les jeunes filles ?

Un silence poisseux écrasait la salle, je sentais, en eux la peur, l’angoisse. Au bout d’un moment, Rosario se décida à parler.

- Elles servent chez nos voisins les Mérinos.

Incrédule et surpris, se sursautai :

- De leur plein gré, ou contre leur gré, demandais-je d’une vois ferme ?

Personne ne répondait.

- Elles y travaillent, ou elles sont leurs esclaves, demandais-je sur le même ton ?

D’une voix hésitante, Rosario poursuivit.

- Ils nous l’ont imposé, c’est dans le contrat que nous avons signé avec eux. Ils sont forts, puissants, nous leur livrons aussi une partie de nos récoltes. On ne peut rien faire. Les cavaliers que tu as vu cet après midi, sont venus nous demander de livrer 30 jeunes filles demain matin. Ils viendront les chercher. En ce moment, elles veillent dans leurs familles et passent leurs derniers moments parmi nous.

Je repoussai ma glace d’un geste courroucé.

- Vous ne livrerez pas ces 30 demoiselles à ces monstres. Je vous l’interdis.

Un vent de terreur parcourut l’assistance.

- Impossible ! Nous ne pouvons résister. Ils les prendront de force et casseront tout dans le village, détruiront nos réserves. On ne peut rien faire, se lamenta Fémur.

- Je vous interdis de les livrer. Envoyez de suite un messager.

- Mais ce sera la guerre Abrahanus. On peut pas lutter contre eux. On sait que tu as des pouvoirs, mais seul contre eux, tu ne pourra rien faire. Tu te retrouveras criblé de flèches, écrasé, lacéré …

- Peut-être mais si j’étais leur père, je préférerais mourir criblé de flèches que de livrer ma propre fille.

2.

Ainsi que je l’avais prévu, il ne se passa rien le lendemain. La réponse des Mérinos ne me surprit pas :

" Nous viendrons les chercher et nous allons vous faire passer l’envie ne pas honorer nos ordres. Commencez à creuser vos tombes car il ne restera plus assez d’hommes valides pour le faire ensuite "

Les Mérinos préparaient leur démonstration de force, mobilisaient leurs troupes, équipaient leurs soldats, harnachaient leurs montures, ce qui de notre côté nous permettait de nous organiser aussi. Moi, j’avais élu domicile sur les collines près des retenues d’eau avec quelques hommes pour m’assister. Rosario, lui avec une autre équipe s’était installé à l’autre bout de la plaine à plusieurs kilomètres d’ici, là où elle se termine sur un étranglement de la vallée formant comme un couloir. Autour du village, hommes et femmes s’affairaient à exécuter mes ordres. J’essayais de profiter de ces heures de calme avant la tempête sachant très bien que je faisais courir à ce peuple un risque énorme, mais la pensée de ces jeunes filles vouées à être les esclaves des Mérinos me révoltait. Sans cesse j’analysais la situation. Mon gros défaut est de pêcher par excès de confiance en moi, que les événement me punissent pour ce pêché je l’acceptais, mais que ce soit les Damiens qui en pâtissent ne m’enchantait guère.

Inexorablement l’heure " H " sonna. L’attaque promise se dessinait à l’horizon trahie par ce nuage de poussière qui s’avançait. Je m’armai de mes lunettes célestes pour observer l’ennemi. Au premier rangs les fantassins armés, casqués, bottés, avançaient d’un pas lourd. Ils formaient deux rangs impressionnants Derrière eux, des animaux traînaient de lourds chariots chargés de matériaux, certainement des panneaux de bois destinés à construire les passerelles pour faciliter le passage de l’armée sur les canaux qui sillonnaient la vallée. J’en comptais au moins deux mille, plus qu’il n’en fallait pour écraser les Damiens. Plus loin derrière, les cavaliers avançaient au pas. Leurs lances brillaient dans le soleil levant.

Autour de moi, la terreur se lisait sur le visage de mes compagnons.

La troupe stoppa à l’entrée des marais pendant que des hommes construisaient les passerelles. Ce travail dura plusieurs heures car ils en construisirent bien plus qu’il n’en fallait. Toujours dans l’intention de montrer leur force et d’impressionner à tout jamais les Damiens. Tout semblait parfaitement organisé comme si ce plan existait depuis longtemps déjà.

La pose des passerelles terminée, les officiers montés donnèrent le signal et la troupe de fantassins s’ébranla. Puis ce furent les cavaliers qui les franchirent. L’armée ennemie se trouvait au milieu des marais et avançait en rangs serrés dans un ordre parfait.

Il était temps, j’allumai la mèche et fit signe à mes compagnons de se mettre à l’abri. Quelques instants plus tard, une terrible explosion ébranla l’atmosphère. La berge de la retenue principale se mit à vibrer, se craquela. Des pans de terre, commençaient à glisser puis des masses plus importantes, l’eau suinta, accentuant les craquelures et lentement la barrière de roches et de pierrailles s’affaissa, glissa, libérant un torrent d’eau qui s’amplifiait au fil des secondes. Le torrent devint vite une masse monstrueuse qui basculait. Une rumeur assourdissante roula vers la vallée. Une vague gigantesque dévalait la colline.

Tous les regards inquiets des soldats se tournèrent vers ce déluge apocalyptique qui fondait sur eux. Ils essayèrent de fuir mais il était trop tard. Elle arrivait sur eux à une vitesse prodigieuse balayant tout sur son passage. La lourde machine de guerre devenue fétu de paille sombrait sous les eaux. Très vite, la vague gigantesque atteignit l’autre bout de la vallée, et se heurta à l’étranglement qui ceinturait la vallée, dans ce couloir qui la freinait et où elle avait du mal à passer. Cette barrière entraina une montée des eaux. Maintenant, l’eau s’étalait dans toute la plaine et son niveau montait lentement. J’envoyai une fusée et quelques instants plus tard, deux explosions lui succédèrent. Rosario déclenchait les explosions de part et d’autre du couloir afin d’y faire glisser des rochers et de la rocaille pour retenir l’eau le plus longtemps possible. Plusieurs contre vagues se succédèrent, puis lentement la fureur des eaux se calma. Le niveau de l’eau dans la plaine montait sans cesse alors que la retenue d’eau continuait à se vider plus lentement. En examinant mes repaires j’estimai à plusieurs mètres la hauteur de l’eau dans les marécages ce qui ne justifiait plus la destruction de la retenue voisine telle que je l’avais prévue au départ. La retenue principale accusait une profondeur supérieure à ce qui m’avait été dit.

Une heure plus tard un immense lac occupait la plaine. Il ne restait plus rien de l’impressionnante armée Mérinos. Les restes s’entassaient à l’autre bout, vers Rosario, là où la plaine se resserre. Le village, un peu surélevé à flanc de coteaux avait échappé à l’inondation ainsi que je l’avais prévu. La deuxième phase de l’opération débutait. Des groupes de Damiens poussaient des barques et des radeaux pour récupérer ce qui pouvait être récupéré de l’armée adverse.

Octave, le roi des Mérinos, qui suivait son armée loin derrière avait échappé à la noyade en se hissant sur son chariot. Une équipe de Damiens s’affairait autour de lui pour le récupérer. Les Damiens évoluaient un peu perdu, réalisant avec grand peine qu’ils avaient gagné la bataille. Ils commençaient à rêver dans l’espoir de bientôt récupérer leurs filles esclaves des Mérinos.

3.

C’est mon repas d’adieu. La grande salle est encore plus belle que la dernière fois. Il en est de même dans les autres salles car tout le pays fait la fête. Je n’ai pas le plaisir d’être servie par les jolies petites filles damiennes, roses comme des petits cochons, car elles sont réparties autour des tables dans les salles et sont les invitées d’honneur. Tout le monde semble tellement heureux que j’en ai des larmes plein les yeux.

Dans la plaine les eaux se sont retirées. Toutes seules sans qu’on ait eu besoin de faire sauter les gravas qui les retenaient. Dans la nuit, ce mini barrage a cédé. La remise en état de la plaine et des cultures ne préoccupe pas outre mesure les Damiens, ils sont tellement heureux qu’ils vont tous s’atteler à la tâche et le riz sera bien vite replanté. Pour l’instant, pas d’inquiétude à avoir, ils ont récupéré les stocks de vivres que les Mérinos leur avaient volés. Ils sont là, autour de moi, heureux. Ils sont fermement décidés à ne pas me laisser partir. Ils pensent pouvoir me retenir, mais moi, je ne peux rester. Il me reste encore tant de mondes à visiter et le devoir m’appelle ailleurs. Dans un instant je vais me lever et passer de l’autre côté du voile. C’est ma vie, c’est mon triste destin.

 

Fin

Vincent Patria Echirolles le 5 Juin 2002

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