Enigme n°13
Le collier dAnne
- Comprends moi, ma petite Anaïs, moi je moccupe des grands criminels et il y en a suffisamment à Grenoble pour que je ne perde pas mon temps avec des marivaudages de gamins. Surmener mes neurones par des balivernes mindispose. Ton père ma dit de moccuper de cette affaire, alors jobéis ! Mais dis-toi bien que je my désintéresse totalement.
- Emile, tes pas sympa, ils vont les mettre en prison ce qui serait une grave erreur judiciaire car je puis taffirmer que ce ne sont pas des voleurs.
- Mon il. Ils se sont enfermés dans un mutisme révélateur et arborent tous des mines de conspirateurs, ils refusent de répondre aux questions des gendarmes. Pour toute réponse, ils prétendent que la terre est en danger et quils sont chargés dune mission secrète pour la sauver. Il ny a pas cinquante solutions : ou ils parlent, ou ils vont en prison. Le collier de la Dauphine Anne a bel et bien disparu et ils ont été surpris par le gardien du château dans la bibliothèque. Vol avec effraction, dun objet de valeur du patrimoine national, cest grave.
- Emile, tu es aussi buté que les autres. Ils ne peuvent pas trahir leur mission et sont prêts à aller en prison plutôt que de parler. Ceux qui défendent les bonnes causes acceptent de souffrir.
Le capitaine Marini, freina brusquement et se retourna vers Anaïs les yeux rouges de colère.
- Assez perdu de temps, je fais demi-tour. Ou tu parles ou je laisse tomber, ton père enverra un autre pigeon.
Quel drame ! Anaïs tenue au silence par le secret du groupe mais torturée à lidée que ses camarades dormiraient ce soir au poste de police avec toutes les conséquences qui allaient découler de cette accusation de vol dune pièce historique, aggravée du viol dune propriété privée : Exclus de lécole, arrêt des études et préjudice moral que subiraient leurs familles sans parler de limpact négatif sur leur avenir que cette affaire entraînera.
La capitaine Marini devinait sans peine les tourments dAnaïs et préféra ne pas insister, sachant très bien que les choses finiraient de se décanter. Enfin, après bien des hésitations, Anaïs se décida à parler.
- Très bien, puisque tu insistes je vais tout te dire. Hier matin, Robert de Beaucroissant arrive en cours de récréation dans une attitude étrange. Il ne dit bonjour à personne et commence à arpenter la cour en proie à un vif tourment. Nous sommes quatre dans le groupe et nos mines de conspirateurs nous ont souvent attiré quelques remarques de mademoiselle Eloïse et de nombreux reproches de nos camarades.
- Que se passe-t-il Pierrot ? Tu as lair préoccupé, Tu es sur une piste, lui murmurais-je à loreille après lavoir rejoint en catimini ?
Il secoue la tête, le visage crispé, marmonne entre ses dents, reprend son parcours, une main dans la poche.
- Parle Pierrot, je ten prie. Tu sais bien que tu peux compter sur moi. Si cest grave je peux prendre le revolver de mon père.
- Même avec un revolver, on ne peut rien faire. La situation est catastrophique. Nous avons un gros problème à résoudre. Lavenir du monde repose sur nous.
- Mon Dieu, fis-je angoissée. Je ten prie parle Robert, dis moi ce que nous devons faire.
Nos deux autres camarades nous avaient rejoints alors que dautres curieux intrigués par notre attitude tournaient autour de nous essayant de percer notre mystère ce qui obligeait Robert à parler tout bas.
- Cette nuit, notre émissaire de la planète Alpha ma contacté. La situation est très grave. Ils ont décidé denvahir la Terre et de tout détruire pour sy installer.
Comprends notre désarroi Emile. Nous étions catastrophés. Je lui demande alors.
- Y a-t-il une solution ? Robert, dis nous ce que nous devons faire.
- Il y a bien une solution mais elle est délicate car nous devons agir dans le plus grand secret.
- Tu peux compter sur nous Robert. Nous ne dirons rien, je te le jure, répondîmes nous à lunisson.
- Je savais que je pouvais compter sur vous. Voilà. Nous devons récupérer les cendres du baron des Adrets et les répandre sur laire datterrissage des vaisseaux de guerre dAlpha.. Comme vous le savez, les cendres du baron des Adrets pour avoir brûlé des églises sont maléfiques et les Alphasiens bien que très puissants sont sensibles aux maléfices. Si nous réussissons, ils seront alors contraints à faire demi-tour et à se diriger sur une autre planète.
- Tout ça cest très bien, mais nous ne savons pas où sont les cendres du baron des Adrets, fis-je remarquer.
- Détrompez-vous, moi je sais comment les trouver. Tout dabord, il faut récupérer le parchemin qui nous dira où elles se trouvent exactement. Ce parchemin est caché dans la bibliothèque du château de Beauvoir. Lurne des cendres est dans le même bâtiment .
- Beauvoir, Beauvoir ? Mais cest vers Royans, fis-je remarquer, et sauf erreur de ma part le château est en ruines, donc pas de bibliothèque.
- Voilà ce quon apprend à lécole, ce que nous disent les vieux. Ce quon ne nous dit pas, cest que la bibliothèque du château de Beauvoir a été récupérée par Saint Augustin et transférée au château de Vourey près de Grenoble. Le parchemin se trouve là-bas. Demain mercredi on na pas classe, il nous faut vite aller récupérer le parchemin et les centres du baron pour aussitôt les répandre dans la plaine de Moirans avant que natterrissent les vaisseaux ennemis.
Et voilà Emile toute lhistoire. Ils sont allés ce matin au château de Vourey, et ont pénétré dans la bibliothèque. Je te précise quils ne sont pas entrés par effraction car la porte fenêtre de la bibliothèque donnant sur la terrasse était ouverte. Ils ont fouillé les livres et cest là que le gardien les a surpris et a appelé la police. Je nai pas pu les accompagner à cause de ma leçon de piano.
Ils arrivaient au château. Emile rangea la voiture au pied des escaliers de pierre et sonna. Quelques instants plus tard, le gardien apparu. Un monsieur entre deux ages, le visage ridé et renfrogné, de gros yeux cachés par des lunettes. Il portait un costume sombre assorti à sa mine. Emile se présenta.
- Je ne comprends pas le but de votre visite puisque les gendarmes ont déjà enquêté, pris des photos et arrêtés les voleurs.
- Sagissant dun vol important puisquil concerne une pièce historique dune inestimable valeur le procureur a confié lenquête à la police judiciaire et nous devons la refaire car les preuves sont trop fragiles et lavocat de la défense a déjà demandé leur remise en liberté. Ce soir, à la fin du délai de garde à vue nous serons contraints de les relâcher. De plus, je dois vous faire remarquer quon a trouvé leurs empreintes dans la bibliothèque mais aucune dans la salle dexposition où était placé le collier. Reprenons tout dautant plus que les jeunes gens affirment ne pas être entrés par effraction et être restés uniquement dans la bibliothèque.
- Ah Oui ! Ca vous étonne ? Trois petits malfrats, vous pensez bien quils vont nier. Venez, je vais vous montrer.
Il les entraîna sur la terrasse.
- Constatez ! La porte-fenêtre était fermée, alors ils ont brisé la vitre de la fenêtre à côté, regardez, jai balayé mais il y a encore des débris sur la terrasse. Ils sont donc entrés dans la bibliothèque par cette fenêtre. Tout en parlant il ouvrit la porte fenêtre en tournant la poignée, invita les visiteurs à pénétrer, traversa la bibliothèque pour pénétrer dans la pièce adjacente après lavoir déverrouillée et poursuivit : Là, ils ont brisé la vitre du présentoir protégeant le collier et se sont emparés du bijou. Cest alors que lalarme sest déclenchée.
- Où étiez-vous, à ce moment, demanda Emile ?
- A lautre bout du château dans la remise. Je me suis donc précipité dabord dans le vestibule où jai pris mon arme avant de les surprendre dans notre petit musée. Jai aussitôt téléphoné à la gendarmerie et les premiers gendarmes sont arrivés quelques minutes après.
- Pourtant, ils prétendent ne pas être entrés dans cette pièce. Dailleurs les gendarmes nont relevé aucune trace, aucun indice dans cette pièce. Tiens, je constate que cette porte est munie dun dispositif de sécurité à trois verrous. Je suppose quelle reste toujours fermée.
- Evidemment ! Nous avons des objets de valeur dans cette pièce.
- On a pas retrouvé le collier sur les trois gamins, ni autour des bâtiments.
- Evidemment. A mon avis ils étaient quatre. Lun était certainement ganté, a dérobé le collier et sest aussitôt enfui alors que les autres sont restés pour essayer de voler dautres objets. Le temps darriver depuis la remise, prendre mon arme dans le vestibule situé dans laile opposée vous pensez bien que le voleur a largement eu le temps de disparaître.
- De même en entendant lalarme, les trois autres avaient tout le temps de disparaître.
- Les visites ont lieu laprès midi de 15 heures à 18 heures, peut-être pensaient-ils quil ny avait personne. Ils ont jetés un il à lintérieur, nont vu personne puisque jétais dans la remise. et ont pensé avoir le temps de voler plus de choses.
- Les livres ne moisissent pas dans la bibliothèque si elle reste toujours fermée ?
- Non ! Tous les matins jaère.
- Bon, très bien, je vous remercie pour tous ces renseignements. Veuillez refermer le château. Noubliez pas les volets de la fenêtre à la vitre brisée et suivez nous.
- Vous suivre, mais pourquoi ? Jai déjà fait ma déposition.
- Il faut en faire une autre plus détaillée.
Emile et Anaïs sinstallèrent dans la voiture en attendant le gardien. Ils échangèrent un petit sourire de connivence. Anaïs avait retrouvé son sourire alors quEmile pianotait sur son volant en sifflotant.
- Tu aurais dû lui dire de prendre son nécessaire à toilettes.
- On va revenir avec les gamins et le juge pour faire une reconstitution du délit. Le pauvre homme nest vraiment pas intelligent. Deux grosses erreurs, ça fait beaucoup.
Fin
Anaïs Blondel Echirolles le 11 Novembre 2002 Je crois que son devoir comporte quelques erreurs historiques, à vous de les corriger.
Salut ! A bientôt pour une autre énigme.